En Hongrie, une loi “à la russe” pour “criminaliser” les opposants

Un projet de loi déposé le 13 mai prévoit d’établir un “registre des organisations financées par l’étranger” qui menaceraient la souveraineté nationale. Les médias d’opposition dénoncent ce dispositif compromettant leur existence et celle des ONG.
Le 15 mars, Viktor Orban promettait de “nettoyer” le pays de ses opposants, comparés à des “punaises”. Le 13 mai, un député de la majorité Fidesz suivait la volonté du dirigeant magyar avec le dépôt d’un projet de loi de “transparence”, ciblant surtout les ONG et les médias indépendants accusés de servir les intérêts étrangers. Son adoption ne sera qu’une formalité, car le camp Orban occupe les deux tiers des 199 sièges de l’Assemblée nationale hongroise. Le vote du texte est prévu entre le 10 et le 12 juin.
“L’objectif : criminaliser leurs opposants, discréditer leurs critiques et empêcher quiconque de nuire avant les élections de l’an prochain”, tacle HVG. La loi est “censée prévenir l’influence étrangère” mais “pourrait servir à punir des écologistes s’élevant contre un projet dangereux, des parents créant une ONG pour combler les lacunes du système scolaire ou des entrepreneurs s’exprimant sur la politique économique de l’État”, déplore le magazine libéral.
“Induire l’autocensure et dissuader” avec un texte “inspiré de la loi russe sur les agents de l’étranger”, tonne 444.hu, est une “méthode éprouvée de la Fidesz”. Le
Courrier International